Overblog
Edit post Segui questo blog Administration + Create my blog

CLUB ANDARE IN GIRO

CLUB ANDARE IN GIRO

CONSULENZE VIAGGI, ORGANIZZAZIONE SOGGIORNI E WEEKEND.


" De Varsovie à Berlin, sur la voie de la modernisation" par Yann Butillon

Pubblicato da oleg su 17 Agosto 2011, 13:02pm

Tags: #I Nostri Speciali

http://s2.lemde.fr/image/2011/07/07/472x236/1546187_3_8e14_le-trajet-du-varsovie-berlin.jpgLa gare Warszawa Centralna se tient à l'ombre du palais de la Culture et des Sciences, un mastodonte de 237 m de haut, cadeau de Staline au peuple polonais en 1951. Un dicton polonais déclare à son sujet : “Le seul habitant heureux de Varsovie est le gardien du palais de la Culture, car quand il se met à sa fenêtre, il est le seul à ne pas voir le palais de la Culture…”

La gare, elle non plus, n'est pas un modèle d'esthétique. D'autant qu'elle est envahie d'échafaudages. Elle subit un petit ravalement de façade en vue de l'accueil des supporters de football, attendus aux mois de mai et juin 2012 pour l'Euro. La gare est une véritable fourmilière. Il y a du monde dans les fast-foods, la galerie marchande, comme il y a la queue aux guichets de la PKP, la compagnie polonaise des transports ferroviaires. Le temps pour Michal, adolescent habillé d'un jean et d'un polo, de clamer l'amour des Polonais pour le train. “Sous le communisme, c'était le moyen de transport unique pour les longues distances. Le train, ça reste le moins cher.”

 

Dans les couloirs d'accès aux quais, une dizaine de marchands ambulants vendent de quoi se restaurer. Il y en a pour tous les goûts : légumes frais, fromages, kebab… Sur le second quai, le train n°44 à destination de Berlin arrive. Une foule nombreuse se presse à l'intérieur. C'est le départ.

Pour le dépaysement, il faudra repasser. Les trains de la PKP n'ont rien à envier à leurs cousins de la SNCF. A l'intérieur de notre compartiment : deux sexagénaires japonaises, un ouvrier du bâtiment et une employée de bureau polonaise. A la fenêtre, les tours de la banlieue de Varsovie s'éloignent. La campagne succède à la ville, nous changeons de monde. On aperçoit des maisons construites en béton et en bois. Des pièces en dur auxquelles les habitants ont accolé des granges, des cabanes ou des réduits en planches.

 

“J'ai remarqué une grande différence entre la richesse des villes et la plus grande pauvreté des campagnes”, lance Satomi, l'une des grand-mères niponnes, dont la présence témoigne du développement du tourisme en Pologne. Effectivement, les villes se sont rapidement transformées après l'abandon du communisme, notamment avec l'aide de l'Union européenne. Les campagnes semblent, elles, en retard.

 

Kutno. La gare est bondée. Sur le quai, des vendeurs ambulants proposent aux voyageurs victuailles et boissons. Le train marque un arrêt prolongé, suffisant pour descendre et acheter de l'eau. Dans le train, l'eau potable, disponible uniquement en bouteille au wagon-bar, est très chère. Des fromages, des sandwichs fourrés de légumes et de sauces blanches, des gâteaux variés, il y a de tout sur le quai.

 

Le compartiment compte un nouveau membre. Une Polonaise d'environ quatre-vingts printemps s'est installée à la fenêtre. Elle regarde défiler le paysage. Des scènes de campagnes déjà vues. En guise de bagages, deux grandes marmites sont empaquetées et rangées au-dessus de sa tête.

 

Une forte odeur de chou a envahi notre petit coin de train. C'est le fumet du bigos qu'elle a cuisiné pour toute sa famille, qu'elle rejoint à Zbaszynek. Le bigos est un mélange de chou, de veau et de porc, de champignons et d'oignons : un plat succulent et nourrissant, populaire par excellence.

 

La campagne fait déjà place à la ville. Nous sommes à Konin. Wioletta, étudiante en médecine qui va terminer son cursus à Berlin, s'installe dans le compartiment. Le train repart, et se profilent au loin les terrils des mines de charbon et les fumées des usines de métallurgie. “C'est le poumon de la région”, annonce Wioletta dans un anglais parfait. Piotr, l'ouvrier, lui demande de traduire et ajoute : “Malheureusement le travail se fait rare, les mines et les usines produisent moins, c'est inquiétant”.

 

Le crâne rasé, la bière à la main, Piotr est une caricature de Polonais. Il travaille sur le chantier du nouveau stade national de Varsovie. De son côté, la petite mamie entame un osczypek, fromage au lait de vache et de brebis à la pâte sculptée, qui se mange froid ou fondu en tartine. “J'ai remarqué que les Polonais sont des grands constructeurs, il y a des chantiers partout”, avance Satomi.

 

Nous avons en effet croisé des kilomètres de tranchées, un grand nombre d'échafaudages et de chantiers. “Depuis la fin du communisme, le pays reconstruit ses infrastructures. Ça a commencé avec les autoroutes, et avec les fonds de l'Union européenne le mouvement s'est accéléré”, explique Piotr.

 

Déjà Poznan arrive. Une gare dans un état de délabrement avancé, elle aussi en travaux. La ville accueillera également l'Euro, et un rafraîchissement est nécessaire. Piotr et les deux Japonaises descendent. Le train s'est vidé, Wioletta s'est endormie.

 

Presque sans prévenir, la forêt succède à la ville. Une pinède, dense et impénétrable. Puis elle s'écarte de nouveau, pour laisser place à Zbaszynek. La mamie descend. Le train repart vers sa dernière gare polonaise, Rzepin. Les abords de la voie ferrée se font de plus en plus industriels. Des usines fumantes défilent, des camions prennent le chemin de l'Allemagne. Et les quais de Rzepin nous accueillent. Une dernière fois, les vendeurs ambulants proposent des bretzels et des souvenirs polonais, vodka en tête.

 

Sur le chemin vers l'Allemagne, nos voisines sont des Volkswagen, des conteneurs et des citernes sur des wagons. Sans vraiment savoir quand, le train traverse la frontière. Des trois fleuves franchis d'un coup, lequel est l'Oder, frontière naturelle, personne ne saura. La voie allemande s'enfonce entre les quais des usines et des entrepôts. L'arrêt à Francfort-sur-l'Oder est court, personne ne s'en plaindra. Jusqu'à Berlin, les trains se croisent au milieu des tours de banlieues.

 

A la Berlin Ostbahnhof, nous débarquons en plein milieu d'un centre commercial. Au sous-sol, les quais sont sur deux étages. Au-dessus, fast-foods, magasins de vêtements et de bijoux. La même fourmilière qu'à Varsovie. Un curieux parallèle, puisque à quelques centaines de mètres de la gare, l'East Side Gallery, plus longue partie du Mur encore debout, se dresse fièrement. Du palais de Staline à Varsovie aux restes du mur de Berlin, il y a six heures de train. Six heures sur le chemin d'une Pologne entre transformation et traditions. ( http://www.lemonde.fr/voyage/article/2011/08/16/de-varsovie-a-berlin-sur-la-voie-de-la-modernisation_1545638_3546.html)

Per essere informato degli ultimi articoli, iscriviti:

Social networks

Post recenti